Les refuges pour animaux sont souvent perçus comme la dernière chance des animaux abandonnés de retrouver un foyer. Et c’est en partie le cas, mais pas seulement. Bien que les refuges sont des lieux de passage pour les animaux qui ont été abandonnés, ou retirés à leurs propriétaires pour maltraitance.
Cela ne signifie pas que ces animaux sont trop agressifs ou porteurs de maladies. C’est simplement des animaux qui n’ont pas été traités comme il aurait fallu. Nous allons vous déconstruire les idées reçues sur les animaux en refuge.
Etats des lieux en France
D’après la SPA, il y a 75 établissements qui accueillent les animaux : les refuges, maison SPA et dispensaires, en France. C’est assez surprenant surtout que le nombre d’animaux abandonnés ne cessent d’augmenter. En 2021, le nombre d’abandons s’élevait à 45 000. En Île-de-France, le nombre de prises en charge l’année dernière a bondi de 15% par rapport à 2020.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de comprendre et de connaître les rôles de chaque acteur. Les acteurs sont les refuges, les fourrières et les maisons SPA et ces dispensaires. Quelles sont leurs missions et quand interviennent-ils ?
Dès qu’un animal est trouvé errant sur la voie publique, d’après la loi, il doit être confié à la fourrière la plus proche. Si cet animal est identifié alors le propriétaire à 8 jours pour venir chercher son animal. A ce jour, la SPA est la deuxième gestionnaire de fourrières en France avec 25 fourrières.
Quant au refuge, c’est un lieu où les animaux abandonnés sont accueillis, ou retirés pour cause de maltraitance de leur propriétaire, ou encore viennent de la fourrière. Dès leur arrivée, les animaux font un bilan de santé par des vétérinaires qui les soignent, les identifient, les vaccinent, les stérilisent. Le refuge est censé être l‘ultime étape avant une potentielle adoption. De plus, des idées préconçues sur les animaux en refuge ont la peau dure.
Le dispensaire a pour but de simplifier l’accès aux soins des animaux pour des maîtres à faibles ressources tels que les sans domicile fixe, ou touchant des aides sociales. Ainsi, les animaux sont soignés, vaccinés, stérilisés et tout ceci gratuitement.
Idées reçues sur les refuges
Voici un florilège des idées reçues sur les refuges :
- Les animaux en refuge sont dangereux. C’est faux, un animal n’est pas foncièrement dangereux comme les Staffordshire (Staff) ou Rottweiler. Ces races de chiens ne sont pas plus agressifs mais plus peureux, le fait d’attaquer est un système de défense. Ce qui détermine si un chien est dangereux ou pas, provient de l’éducation du maître.
- Ces animaux sont vieux. C’est faux, la plupart des animaux en refuge sont abandonnés par leur propriétaire. Ils les abandonnent pour diverses raisons : qu’ils n’en veulent plus, autrement dit que l’adoption n’a pas réellement été réfléchie et se lassent. Ou encore ceux qui adoptent un chiot et s’en séparent parce qu’ils grandissent. Avoir un animal implique forcément un coût qu’ils ne sont pas forcément prêts à mettre…
- Ils sont des bâtards. Justement, c’est plutôt l’inverse qu’il se produit. Les chiens de race sont plus enclins à développer certaines maladies et demandent plus de soin.
- Tous les animaux ont des problèmes comportementaux. Comme je vous l’ai dit, les problèmes comportementaux découlent de l’éducation du maître. Ainsi, les bénévoles des refuges s’engagent à rééduquer et à les socialiser avec les autres animaux.
- Tous ces animaux ont été maltraités et battus. C’est aussi faux, ils sont considérés comme trop encombrant et contraignant surtout à l’approche des vacances. Ils sont contraignants puisqu’ils coûtent cher entre les visites chez les vétérinaires et les possibles maladies.
- Ils sont porteurs de maladies. Au sein des refuges, des bénévoles, des comportementalistes, vétérinaires qui prennent en charge les animaux arrivant au refuge. Ils procèdent à un bilan de santé complet, dès leur arrivée au refuge.
Adoption en refuge
Les idées préconçues sur les animaux en refuge sont multiples et découlent d’un manque cruel d’informations. Ces animaux n’attendent qu’une chose un foyer aimant et ayant du temps à leur accorder.
Par ce genre d’idées reçues sur les refuges, cela peut rendre les adoptions peu nombreuses. L’adoption en refuge permet d’avoir un certain nombre d’informations que vous n’aurez potentiellement pas accès en élevage par exemple.
Les bénévoles, les comportementalistes et les vétérinaires répondront à vos questions. Ils vous aiguilleront pour le choix de l’animal que vous souhaitez adopter, en fonction de vos attentes et de modes de vie. Même si on le sait pertinemment et étant donné qu’ils ont passé par mal de temps avec chaque animal.
Abandon
Le 25 juin est la Journée Mondiale de l’abandon des animaux de compagnie. Cette journée a pour but de dénoncer et de sensibiliser les abandons et cette date n’est pas choisie au hasard, puisque c’est juste avant que les juillettistes ne partent en vacances. La période de l’été est charnière pour les associations, car c’est à cette période que le nombre d’animaux abandonnés augmente.
Malheureusement, les refuges n’ont pas des places illimités et certains animaux abandonnés, blessés ou mal en point sont euthanasiés. La fourrière est un simple lieu de transit et ne peut se permettre de garder des animaux errants pendant une durée indéterminée. En effet, ces animaux risquent l’euthanasie s’ils ne sont pas réclamés après 8 jours.
Pour l’abandon d’un animal domestique, vous encourez 3 ans de prison et de 45 000€ d’amende. Cette peine encourue peut s’alourdir avec des circonstances aggravantes est passé de 3 à 4 ans et 6 000€ d’amende. Et si cet abandon a entraîné la mort de l’animal alors, elle passe à 5 ans et à 75 000€. Ces peines encourues ont été durcies face à la montée inquiétante des abandons constatés par les associations.
Tendance inquiétante
Les Nouveaux Animaux de Compagnie étaient épargnés par l’abandon. Depuis la pandémie, cette tendance s’est inversée. Quels animaux se cachent sous le sigle NAC ? Les Nouveaux Animaux de Compagnie sont des animaux considérées comme des animaux domestiques non-traditionnels.
Aujourd’hui, les NAC les plus présents dans les foyers français sont le lapin, l’iguane, le perroquet, la mygale et bien d’autres. Ce qui explique cette tendance d’après les experts est que ces espèces sont vendues dans les animaleries. Certains foyers se débarrassent de l’animal en question, car ils l’ont pris sur le coup de l’émotion et donc pas réfléchie à ce que cela impliquait.
Afin de réduire le nombre d’abandons, une loi a été votée en janvier 2021 afin d’interdire la vente de chiens et de chats dès 2024 dans les animaleries. C’est déjà une grande victoire, l’interdiction de la vente d’animaux considérés comme traditionnels (chat et chien) mais il est nécessaire d’aller plus loin.
Sauf que pour la SPA, ce n’est pas suffisamment ou vu de cette nouvelle tendance, il faudrait élargir cette interdiction aux Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC).
Malheureusement, le nombre d’animaux abandonnés ne cessent d’augmenter d’année en année. En effet, les refuges sont saturés et ce sont les animaux qui en pâtissent. Il est fondamental que l’adoption d’un animal soit une décision réfléchie et avant de songer à l’adoption, il faut se poser un certain nombre de questions.
Aucune raison ne justifie l’abandon de l’animal et l’abandon n’est pas de la faute de l’animal, mais bien du maître. Cette destruction de ces idées reçues sur les refuges, vous permettra d’ouvrir les yeux et de pouvoir offrir votre aide via un don ou de votre temps.
Sources :